Pourquoi AUX 2 TABLES? parce que l'homme ne vit pas que de pain....

mercredi 31 décembre 2014

Gâteau de semoule aux noisettes.


Une recette de Chef Nini, adaptée au Thermomix.

200 gr de lait concentré non sucré
300 gr de lait
1 œuf
60 g de semoule fine de blé dur
15 g de poudre de noisette
65 g de sirop d’érable ( + pour le décor au service)
1 c à c de cannelle en poudre (+ ou - selon vos goûts)

10 noisettes
50 g de sucre en poudre + 1 c à s d'eau
10 piques à brochettes ou à défaut cure dent

Moule à cake ou moules individuels.
Pour le ou les gâteaux de semoule:
Mettre dans le bol les laits, le sirop d’érable, la poudre de noisettes et la cannelle.

Faire chauffer à frémissements 5 mn/98°/Vit2 

Mettre le fouet dans le bol, verser la semoule et 
mélanger entre 6 - 8 mn/98°/Vit2,5  jusqu’à ce que la préparation épaississe.

A la sonnerie,programmer 30 sec/Vit3,5 et ajouter l’œuf préalablement battu en omelette par l’orifice du couvercle.

A la sonnerie,verser la préparation dans un moule à cake ou des moules individuels.

Mettre dans le four préchauffer à 180°C et enfourner pour 25 minutes (que ce soit dans le moule à cake ou les moules individuels.)

Laisser tiédir et démouler.
Pour les noisettes caramélisées:
Faire fondre le sucre en poudre avec la c à s d'eau  en caramel dans une casserole sur feu doux.


Pendant ce temps, piquer les noisettes sur des brochettes en bois.

Préparer une feuille silicone ou du papier sulfurisé sur le plan de travail.

Lorsque le caramel est prêt, tremper une à une les noisettes en s’aidant du bâtonnet et les déposer sur la feuille silicone. On peut faire plusieurs passages, tant que le caramel est chaud.


Laisser complètement refroidir les noisettes avant de retirer le pic. 
Décorer le gâteau en forme de cake ou les gâteaux de semoule individuels avec les noisettes enrobées, le sirop d'érable. 

 
Pour info: j’ai aussi utiliser pour décorer, un pralin aux noisettes.
Pour faire un pralin: des noisettes concassées, un caramel bien coloré. Tout mélanger, étaler sur une feuille silicone. Laisser refroidir et concasser en morceaux plus ou moins gros.
Voir la technique du pralin dans la recette du nougat glacé   Ici:


lundi 29 décembre 2014

Délice de foies au Riesling.

Voila une terrine de foies de volaille bien nommée, tant elle est délicieuse. Sa texture et son gout sont très proche du foie gras. (Pour un coût bien moindre…)

Une recette très simple à réaliser, du livre "A table avec Thermomix".

 

Pour environ 6 à 8 personnes

300 gr de foies de volaille (encore meilleur si foies de canard)

1/4 de feuille de laurier

6 grains de poivre

150 gr de vin de Riesling

180 gr de beurre doux

1 c. à soupe  de porto ou de cognac

1 c 1/2 à café  de sel

poivre moulin, poivre aux 5 baies.


Faire tremper les foies de volaille bien nettoyés 30 mn dans de l’eau salée.

Mettre le laurier et le Riesling, les grains de poivre dans le bol du Thermomix et ajouter les foies bien égouttés.

Régler 8 min/ 80°/Vit 1.

A l’arrêt de la minuterie, retirer le couvercle, vérifier la cuisson des foies. Prolonger de 2 minutes s’ils sont encore trop rosés.

Vider le contenu du bol dans le panier cuisson et bien égoutter les foies. Ôter le laurier puis remettre les foies  dans le bol.

Ajouter le beurre en morceaux, le porto (cognac ou armagnac), le sel et le poivre moulin.

Mixer 40 à 50 sec/Vit 9 à 10 pour obtenir la consistance d’une mousse.

Garnir une jolie terrine de la mousse de foie.

Décorer de poivre aux 5 Baies et d’une feuille de laurier.Couvrir la terrine au contact avec un film alimentaire.

Mettre au réfrigérateur pendant 3 ou 4 heures au moins avant de servir.


Servir sur des toasts de pain de campagne, ou pain aux figues.

dimanche 28 décembre 2014

La présentation au Temple.

Fête de la Sainte famille.
Cantique de Syméon 
Aert de Gelder (1645–1727)
ÉVANGILE – Luc 2, 22 – 40
22 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
23 selon ce qui est écrit dans la loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.
24 Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait.
28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras,
et il bénit Dieu en disant :
29 « Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
30 Car mes yeux ont vu le salut,
31 que tu préparais à la face des peuples :
32 lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »
33 Le père et la mère de l’enfant
s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
34 Syméon les bénit,
puis il dit à Marie sa mère :
« Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.
Il sera un signe de contradiction
35 – Et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :
ainsi seront dévoilées
les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »


Giovanni Bellini, Kunsthistorische Museum,Vienne
36 Il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
37 Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage,
demeurée veuve
elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
38 Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
39 Lorsqu’ils eurent achevé
tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,

et la grâce de Dieu était sur lui.




La présentation de Jésus au Temple par ses parents est pour Syméon, cet homme juste et pieux, l'occasion d'un cantique d'action de grâce.
Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière qui se révélera aux nations, et gloire de ton peuple Israël.
     Quels sont les sentiments profondément humains qui se dégagent de cette prière d'un vieillard, au soir de son existence, et qui tient dans ses bras la vie naissante, nouvelle, promue à un avenir? De la lassitude, de l'amertume face aux jours qui déclinent, de la crainte d'être mis à l'écart, de la tristesse, du pessimisme? Non, Syméon accueille dans l'émerveillement, dans la joie et dans la paix ce moment qu'il vit et où Dieu se manifeste.

     Syméon est en paix car il se considère comme un « serviteur » aux pieds de son Maître à qui il reconnaît un droit absolu. Il a servi le Seigneur au Temple, malgré la fatigue des jours, voire certaines oppositions. Mais il n'a jamais cessé de croire à la fidélité de Dieu. Et en toute confiance, il attend la mort, cette heure où il sera congédié de son service.

     Syméon est inondé de paix, car il voit, en la présence de l'enfant que Marie et Joseph présentent au Temple, le signe du salut de Dieu. À n'en pas douter, cet homme de prière a des yeux qui savent lire, un cœur pour interpréter les signes donnés, une foi en Dieu qui ne déçoit pas, une foi qui ne se replie pas sur elle-même, mais qui embrasse Israël et tous les peuples.

     Enfin, l'action de grâces de Syméon indique bien que son cœur est comblé. Lui qui a attendu toute sa vie le serviteur qui serait la lumière des païens (Isaïe 42,646,1349,6) désigne le salut qu'apportera cet enfant par les mots de « gloire » et de « lumière ». Or l'Ancien Testament n'accorde à personne la gloire, sinon à Dieu. Et la lumière sera une caractéristique des temps ultimes (Isaïe 60,19). Or Jésus sera la Lumière du monde. Pour Syméon donc, il s'agit bien du don suprême qui dépasse tous les autres dons de Dieu, et son cœur est dans la paix.

     La prière de Syméon (le Nunc dimittis) décrit bien l'attitude d'âme que tous et toutes sont appelés à développer au fil des jours et des années. Cette capacité d'accueillir le caractère toujours nouveau du salut donné; cette ouverture à Dieu et à son amour, qui, au-delà des apparences, nous établit dans la paix.

Méditation de Julienne Côté.
(Montréal)


samedi 27 décembre 2014

Panacotta de foie gras sur compotée de figues-pommes.


Voici une délicieuse recette réalisée au cours d’un atelier Thermomix à Chalon sur Saône avant Noël. Nous la retrouvons déjà sur de nombreux blogs. (Comme celui de Maiwenn ) Les enfants ont bien apprécié à Noël.

Un peu plus classique et très facile à faire, cette recette se rapproche de la panacotta foie gras et poires épicées que je vous avais proposé l’année dernière.

Pour la compotée figues-pommes :
140 g de figues sèches et moelleuses
200 g de pommes acidulées
15 g de sucre roux
25 g de Porto
1 pincée de cannelle en poudre.

Pour la panacotta :
50 g de Porto
1 étoile de badiane
150 g de foie gras cuit
200 g de crème liquide (légère pour moi)
2 feuilles de gélatine (2 fois 2gr)
poivre, 1 pincée de sel.

Pour le décor: 
1 à 2 tranches de pain d’épices fines, grillées et coupées en tout petits cubes.


Mettre dans le bol les figues coupées en petits morceaux ainsi que les pommes épluchées et coupées en morceaux.

Mixez 5 sec/ vit 5. Racler les parois à l'aide de la spatule.

Ajouter le sucre, le Porto, la cannelle et faire compoter  sans le gobelet  15 min/ 100°/Vit cuillère. A la sonnerie mixer 10 sec/Vit4

Répartir la compotée au fond des verrines. (Selon la taille de 6 à 12 verrines)


Mettre les feuilles de gélatine à tremper dans un bol d'eau froide.

Laver le bol : mettre le Porto et la badiane dans le bol et programmer 4 min/Varoma/Vit cuillère sans le gobelet. 

A la sonnerie, retirer la badiane, ajouter le foie gras et mixer 10 sec/ vit 8. 
Racler les parois du bol avec la spatule.

Ajouter la crème, le poivre, la pincée de sel et programmer 10 min/ 90°/ vit 1
A la sonnerie, ajouter la gélatine égouttée et mixer 10 sec/ vit 3.

Laisser refroidir 5 min et verser sur la compotée figues-pommes. 
Laisser refroidir à température ambiante puis réfrigérer. (Minimum 2 heures)

Au moment du service, disposer sur les verrines les petits cubes de pain d’épice grillés.

vendredi 26 décembre 2014

Contemplation: Noël!

De retour devant mon ordinateur après une immersion bienfaisante en famille,  je viens avec un tout petit peu de retard vous souhaiter à vous tous, mes fidèles lecteurs, un Saint et Joyeux NOEL!


Que l’Enfant Dieu représenté sur ce tableau vienne habiter votre cœur, qu’Il vous comble de sa Paix, de sa Joie, de son Amour et de sa tendresse!


Clic pour agrandir.





“- Frères et sœurs, comme les bergers,

repartons et glorifions Dieu
pour tout ce que nous avons vu et entendu…
Partout où nous irons,
soyons porteurs de la Bonne Nouvelle
et ouvriers de la paix de Noël…




Allons dans la paix et dans la joie du Christ!

(Extrait de la bénédiction solennelle de la nuit de Noël)




mardi 23 décembre 2014

Bavarois litchis-framboises.

 
Voici un dessert très frais pour terminer un repas de fête. Du livre bien nommé: “dessert gourmands” de Thermomix. 
A faire la veille.



Pour le biscuit :
230 gr de sucre
150 gr d'amandes en poudre
6 blancs d'œufs

Le bavarois :
4 feuilles de gélatine (2g/feuille)
1/2 citron
250 gr de litchis en boite (dénoyautés)
300 g de crème liquide à 30% de mg mini (très froide)
2 blancs d'œufs
250 gr de framboises. (fraîches ou surgelées.)

Le nappage:
200 gr de framboises (décongelées si surgelées)
2 feuilles de gélatine (soit 4 gr)
1 c à s de miel liquide (facultatif)


Le biscuit :
Préchauffer le four à 170° (Th5/6)

Mettre le sucre dans le bol et mixer 10 sec/Vit9 pour obtenir du sucre glace.Transvaser 80 gr dans un récipient et réserver.

Ajouter aux 150 gr restant dans le bol les amandes en poudre et mélanger 3sec/Vit 6.Transvaser dans un récipient et réserver. Laver et essuyer soigneusement le bol.

Mettre les blancs d'œufs dans le bol, insérer le fouet, et monter en neige 4 mn/ Vit3,5. Sur les couteaux en marche Vit2, faire tomber le mélange sucre glace/amandes en poudre. Arrêter lorsque tout est bien incorporé.

Étaler la pâte sur une plaque du four recouverte de papier sulfurisé ou sur une feuille silicone.
Enfourner 20 mn. Laisser tiédir hors du four.


Le bavarois :
Mettre les feuilles de gélatine à ramollir dans un bol d'eau froide.

Mettre le zeste de citron dans le bol, et mixer 10 sec / Vit 7. Raclez les parois du bol à l'aide de la spatule.

Ajouter 50 gr du jus de litchis et chauffer 3 mn /60 ° / Vit 1.

Ajouter les feuilles de gélatine soigneusement essorées, mélanger 10 sec / Vit. 4

Ajouter les 80 gr de sucre réservé (de la préparation du biscuit) et les litchis (en garder 3 ou 4 pour la déco ), puis mixer 30 sec / Vit 9. 

Transvaser dans un récipient et réserver. Laver et essuyer soigneusement le bol.

Mettre la crème liquide très froide dans le bol, insérer le fouet, et monter en chantilly entre 2-4 mn / Vit 3,5 en surveillant la prise de la crème. Incorporer délicatement au mélange précédent. Laver et essuyer le bol. (Il ne doit plus y avoir de trace de gras.)

Mettre les blancs d'œufs dans le bol, insérer le fouet, et monter en neige 4 mn / Vit. 3,5. Incorporer au mélange précédent.




Le montage :
Décoller le biscuit, le poser sur un plat de service, et poser dessus un cercle à pâtisserie en appuyant pour découper des bords propres.

Retirer les morceaux de pâte en trop et maintenir le cercle en place pour monter le bavarois.

Répartir les framboises sur le biscuit, verser l'appareil sur les fruits en une couche uniforme, et réfrigérer pendant minimum 2 heures. Lorsque la crème est prise, faire le nappage:
Mettre la gélatine dans un bol d'eau froide 5 à 10 mn.
Mettre les framboise dans le bol du TM et mixer 15 sec/Vit10. Filtrer à l'aide d'un chinois pour retirer les pépins.
Mettre la moitié de la purée dans le bol avec le miel, chauffer 2 mn/80°/Vit2. A l'arrêt de la minuterie, ajouter la gélatine bien essorée, mixer quelques sec, Vit3.
Ajouter la purée froide dans le bol et mélanger 20 sec/Vit3.
Verser sur la mousse de façon régulière. Réfrigérer à nouveau idéalement une nuit.

Au moment de servir, retirer le cercle en passant une lame de couteau entre la mousse et le cercle, et décorer.
 
Hors saison j’utilise des framboises surgelées sans problèmes.




jeudi 18 décembre 2014

La folie de Jonathan.

 
Temps de l’Avent, temps de l’attente. Voici une petite histoire pour patienter jusqu’à Noël. 
Un conte qui me plait bien, qui parle d’humilité, de simplicité, de cadeau et de béquilles (et les béquilles pour moi en ce moment c’est du concret !)

Un conte de Nil Guilllemette. 
Dessin de Anne-Marie Forest(dessin à la pierre noire)
Lorsque les bergers partirent pour Bethléem, le jeune Jonathan fut laissé derrière. Shimei avait expliqué avec une touche d’embarras dans la voix alors qu’il se préparait à partir en hâte. 
«Après tout, un de nous se doit de rester ici pour garder le troupeau ! » 

C’était vrai,… jusqu’à un certain point. Mais Jonathan savait bien que c’était seulement une partie de la vérité. 
La vraie raison pour le laisser seul avec les bêtes, c’était plutôt qu’il boitait. Même avec ses toutes nouvelles béquilles que lui avait fabriquées le menuisier Hamor, au prix de deux années d’économies, il aurait trouvé très difficile de suivre les autres bergers alors qu’ils dévaleraient les collines vers Bethléem, en vue de trouver le plus vite possible ce bébé dont les anges avaient parlé. 

Car, même si les nouvelles béquilles rendaient sa marche incomparablement plus facile et rapide qu’auparavant, il ne pourrait certainement pas aller au rythme de gens pressés. Il regarda ses béquilles et soupira. 
Maintenant que ses compagnons se hâtaient vers la Cité de David, il se sentit même plus seul que durant ses longues veilles avec les étoiles. Comme il aurait aimé se joindre à ses compagnons dans leur recherche de l’Enfant ! Non pas qu’il eut beaucoup à lui offrir, à ce bébé, comme cadeau de naissance. 
En tant qu’orphelin et infirme, il était sûrement le plus pauvre berger de toute la région. 
Alors que les autres pouvaient, au nouveau Roi, présenter des agneaux, des longueurs de laine ou des gâteaux de fromage de brebis, lui, il devrait se contenter de jouer un air sur sa flûte, ou bien simplement de demeurer là en adorant ce visage enveloppé dans des langes. Pourtant, même s’il n’avait aucun cadeau digne du divin Enfant, il ressentait une peine profonde à la pensée d’être laissé en marge par les siens. 
Jonathan soupira encore. Ce n’était pas facile de vivre une vie d’enfant infirme, une vie de berger infirme. Non pas qu’il fut battu ou maltraité par ses compagnons. Non, là n’était pas le problème. C’était juste que… somme toute, on lui donnait toujours les plus longues veilles la nuit, les plus chauds pâturages pendant le jour, les restes aux repas et ainsi de suite. 
Qui était-il pour protester ? Il boitait affreusement – un peu moins, tout de même, grâce à ses nouvelles béquilles! – et il y perdait toujours au change quand le clan décidait de migrer vers d’autres pâturages ou quand un loup attaquait sa section du troupeau. 
Pas étonnant que ses compagnons avaient développé l’habitude de le regarder de haut avec un mélange de pitié et une impatience mal déguisée...

Pendant un long moment le jeune berger lutta contre ces pensées déprimantes, dans l’attente du retour de ses compagnons, anxieux d’entendre la description de leur rencontre avec l’Enfant miraculeux. 

En patientant, il retourna à sa vieille habitude d’admirer les étoiles et leurs constellations familières. Comme tout berger de ce monde, il connaissait le ciel étoilé comme la paume de sa main et il pouvait identifier le moindre amas de corps célestes. Ainsi passa-t-il son temps, comme d’habitude, trouvant là une étrange sensation de paix et de sens dans la splendeur ordonnée du firmament.

À leur retour, les autres bergers racontèrent avec enthousiasme à Jonathan tout ce qu’ils avaient vu. En fait, la vue du bébé dans la mangeoire avait laissé un tel rayonnement d’admiration sur leurs visages que, sur le coup, Jonathan décida que lui aussi, sans plus tarder, partirait à la recherche du nouveau-né. Après tout, avec l’aide de ses nouvelles béquilles, il arriverait bien à trouver l’humble grotte et à revenir ensuite à son troupeau. 
Le brave garçon se lança en avant, animé par sa quête. Grâce aux indications très utiles données par l’aimable Gershom, un vieil homme qui avait toujours essayé de rendre la vie de Jonathan un peu plus supportable, le jeune berger avait confiance qu’il trouverait vite la grotte de la Nativité. 

Ah, comme il allait vite, maintenant qu’il avait ses nouvelles béquilles ! Fini de clopiner de façon grotesque, disparue la douleur à sa jambe difforme, oublié le pas qui traîne ! Pour la première fois, le jeune homme sentit qu’il allait aussi vite que le vent. Il allait son bonhomme de chemin, soutenu par la pensée d’arriver bientôt au but de sa démarche. 

Quand il arriva à la grotte, Jonathan y trouva de fait l’Enfant et ses parents. Mais, hélas, tous trois dormaient profondément, l’Enfant dans sa mangeoire et le jeune couple sur la paille répandue sur le sol de la grotte. Il était évident que la visite prolongée des bergers, après le long voyage de Nazareth, avait vraiment triomphé de leurs forces et ils étaient tombés, épuisés, dans un profond sommeil. 

Jonathan se régala tout de même de la beauté surnaturelle du bébé dans la crèche, s’assurant par ailleurs de ne faire aucun bruit de peur d’éveiller l’un ou l’autre des trois êtres qui étaient là devant lui. Et puis, après un long moment de contemplation amoureuse, il se retira avec peine, ayant bien conscience que ses compagnons bergers seraient fâchés s’il n’arrivait pas à temps pour préparer leur repas du matin. 
Néanmoins, puisque dans sa hâte de chercher l’Enfant il n’avait apporté aucun cadeau pour lui – d’ailleurs qu’aurait-il pu apporter, lui dont toutes les possessions terrestres se limitaient à ses deux béquilles – il se sentit mal à l’aise à la pensée de ne rien laisser comme preuve de son amour. 
Comment pouvait-il faire autrement ? Oui, il était vraiment le plus pauvre des pauvres! Aussi c’est avec un regret infini qu’il allait sortir de la grotte. 

Toutefois, tout juste comme il se tournait pour jeter un dernier regard vers le bébé de la crèche, il eut une inspiration soudaine. Comme une forte vague de joie inondait son cœur, il comprit avec certitude ce qu’il pourrait donner à son Seigneur et Sauveur. C’était un cadeau insultant, quelque chose d’apparemment bien stupide – certains diraient quelque chose de choquant qui pourrait être rejeté, considéré comme totalement déplacé pour l’occasion. Eh bien, quoiqu’il en soit, il prendrait ce risque…

Par conséquent, à l’heure la plus sombre de cette nuit bénie, Jonathan, le berger boiteux, clopina péniblement vers le pâturage qu’il avait laissé de l’autre côté de Bethléem, abandonnant ses béquilles neuves au pied de la crèche. 

C’était son cadeau au Messie nouveau-né. Tout au long de ce lent et pénible retour chez lui, une seule pensée revenait à son esprit : son cadeau insignifiant serait-il accepté par l’Enfant, en dépit de sa complète inutilité ? 

Comme il approchait de sa destination, le gamin remarqua qu’une excitation inhabituelle avait envahi le campement des bergers.
Dessin de Anne-Marie Forest(dessin à la pierre noire)

« Qu’est-ce qui arrive? », se demanda-t-il avec étonnement. Il vit alors un groupe d’hommes qui pointaient du doigt une région spécifique du ciel, quelque part entre les constellations du Verseau et du Bélier. Ils manifestaient beaucoup d’animation.
Jonathan, lui aussi, regarda dans cette direction, vers un ciel déjà marqué par la pâleur de l’aurore. Alors, comme il fouillait du regard l’endroit indiqué par ses compagnons, il remarqua bien vite une configuration nouvelle d’étoiles dans le ciel, une constellation qui semblait surgir de nulle part. Elle était formée de deux rangées parallèles de quatre étoiles disposées le long de deux lignes parfaites, comme deux bâtons de marche ou encore…
« Des béquilles ! » s’écria Reuben, qui était l’expert du clan pour ce qui regardait l’astronomie.
« Oui, cette nouvelle constellation ressemble parfaitement
à une paire de béquilles ! »
« C’est vrai ! », s’exclama avec excitation son fils Asahel.
« Ces étoiles ressemblent vraiment à des béquilles. Mais pourquoi sont-elles apparues ce soir ? Ont-elles un lien de quelque manière avec le bébé de la crèche que nous avons visité ? »
Jonathan ne dit rien : il venait de deviner la réponse à la
question d’Asahel, et la joie qu’il ressentait était vraiment
trop forte pour permettre à des mots de traverser ses lèvres. 
Vraiment, quand il vit les deux béquilles clairement tracées en lumière sur le fond du ciel de la nuit, il savait avec une parfaite certitude que, tout compte fait, sa folie avait été grande sagesse. Son cadeau avait été accueilli ! 

Trois jours plus tard, quand le garçon, après un sommeil particulièrement reposant, se réveilla et se leva, il découvrit tout ébahi qu’il ne boitait plus du tout! 


















jeudi 13 novembre 2014

Quenelles maison comme à Lyon.


Une recette à la fois raffinée et économique.

Un peu plus longues à faire je l'avoue, que lorsqu'on les sort d'un sachet ou du congélateur, mais elles sont tellement bonnes celles que l'on fait soi-même!

Et avec Momo, c'est encore et toujours un jeu d’enfant!

Pour 16/18 quenelles:

150 g d'eau
150 g de lait
1/2 c à c de sel
du poivre du moulin
70 g de beurre
200 g de farine
4 œufs
Préparation :
Préchauffer le four à 180°

Mettre dans le bol: l'eau, le lait, le sel, le poivre, le beurre et programmer 5mn/100°/Vit1


A l'arrêt de la minuterie, ajouter la farine et mixer 2mn/Vit3.

La pâte est grumeleuse , retirer le couvercle et laisser refroidir pendant 10 minutes.

Pendant ce temps, porter à ébullition une grande quantité d'eau dans un faitout.

Ensuite, remettre le couvercle sur le bol du TM et programmer 2mn/Vit5
Sur les couteaux en marche, jouter les œufs un à un toutes les 15 s   par l'orifice du couvercle et prolonger encore 30 s après l’introduction du dernier œuf.

Pour plus de facilité, mettre la pâte dans un saladier et former de grosses quenelles à l'aide de 2 cuillères à soupe (Il est important qu’elles soient bien creuses, type cuillère en argent) La pâte étant un peu collante c’est un peu délicat. (J'ai toujours de gros œufs, je crois que 3 auraient suffit)
Ci-dessus vidéo pour voir le geste du façonnage des quenelles. Ensuite perso, je mets beaucoup plus d'eau pour les pocher. ( https://www.youtube.com/watch?v=QTwdXTPxufk )

Si vous n’y arrivez pas, déposer la pâte sur un plan de travail fariné et les former à la main en les roulant dans la farine.

Plonger les quenelles dans l'eau non pas bouillante, mais seulement frémissante. Elles sont cuites quand elles remontent à la surface.

Les déposer dans un plat à gratin et les napper soit de sauce tomate soit d’une sauce béchamel/champignons ainsi que de fromage râpé et cuire pendant environ 30 minutes à four chaud 25/30 minutes.
La sauce doit bien les recouvrir. 

Parfois pour plus de rapidité, je les fais cuire dans une casserole assez haute, bien recouverte de sauce, avec un couvercle. Mettre un diffuseur de chaleur dès les premiers bouillons et baisser le feu pour que cela n'accroche pas au fond. Dès qu'elles sont bien gonflées, elles sont prêtes. (15/20 mn)

Pour obtenir des quenelles au brochet (ou autre poisson), crustacés ou au veau: ajouter 100 g de chair de poisson ou de viande préalablement mixé (5s/Vit6) à la pâte   avant de former les quenelles. Mélanger 40s/Vit5

Vous pouvez faire la pâte la veille, les former et les cuire le lendemain.


Parlons sauce:

Tradi ou moderne ?


- Pour des quenelles au poisson: sauce béchamel (discrète elle ne masquera pas le gout du poisson) sauce à l'échalote, sauce corail, sauce Nantua.
- à la volaille: sauce financière (champignons-olives vertes), sauce avec des petits champignons ou des fines herbes, tomate
- au veau ou même à l'os à moelle: sauce au fromage, à la tomate.
- nature: toutes les sauces lui conviennent.


Mais pour révolutionner vos quenelles, vous pouvez les réaliser au parmesan ou pour un côté exotique, remplacer le lait par du lait de coco, rajouter de la pâte de curry et un peu de poivre.
Une sauce au roquefort relève bien les quenelles natures.
En fait, laisser libre court à son imagination et à sa gourmandise...

J’ai le souvenir que Maman après les avoir pochées,  les “roulaient” tout simplement à la poêle dans du beurre salé bien chaud. Je crois bien que c’est encore comme cela que je les préfère! (Attention de ne pas faire brûler le beurre!)

Je sens que l’image de la quenelle gluante dans sa sauce indéfinissable à la cantine ne sera bientôt pour vous, plus qu'un lointain souvenir. Et je ne vous parle même pas des quenelles en boite! A proscrire absolument!

samedi 8 novembre 2014

1914, Miracle de la Marne: histoire pas ordinaire dans la Grande Histoire


J’aurais aimé vous présenter cette histoire début septembre, plus exactement le 8 septembre, à la fois fête de la nativité de la Vierge Marie et date anniversaire de la première victoire de la bataille de la Marne. 
Un emploi du temps un peu trop chargé m’en a empêché.

Comme cette histoire me tient à cœur, je vous la présente néanmoins aujourd’hui avec la proximité du 11 novembre qui me donne aussi l'occasion de rendre hommage à tous les soldats qui ont donné leur vie pour défendre notre pays.

À tous mes amis lecteurs, fidèles ou de passage qui ne seraient pas croyants, je me permets juste de vous dire que je ne suis en aucun cas chargée de vous faire croire ce que vous allez lire dans cet article, mais simplement je souhaite vous le faire connaitre....

Alors que l’Allemagne menaçait de prendre Paris, quelques événements surnaturels ont marqué la fin d’été 1914. Ce que les historiens ont appelé “le miracle de la Marne” avec de prudents guillemets, ne s’entend pas seulement au sens profane du terme (Victoire sur un ennemi supérieur en nombre). Nos historiens ont juste fait abstraction d'événements étranges constatés pourtant par de très nombreuses personnes. 
À mon sens, et sans que je ne cherche pour autant à dévaloriser l'efficacité de notre armée française, ces événements ont eu une importance décisive dans la conclusion de cette bataille.  


Vous n’en n’avez pas entendu parlé? Voila qui ne m'étonne pas…



Petit rappel pour se remettre dans le conteste de l’époque.

La France baigne depuis les années 1870 dans un climat anticlérical très fort. Et ce n’est rien de le dire!

Voici quelques exemples:





L’année 1877 marque une coupure dans les relations Église-État.



- La IIIe République semble solidement installée, le 4 mai 1877 monsieur Léon Gambetta provoque un "séisme" en s’écriant : " Le cléricalisme voilà l’ennemi " 
( Il ne cherche pas tant à combattre la foi religieuse qu'il respecte, qu'à dénoncer le conservatisme politique et social soutenu par l'Eglise de l'époque) 


- En septembre le Convent du Grand-Orient de France décide de supprimer l’obligation de croire en Dieu et à l’immortalité de l’âme.
 
- L’épuration de l’État face au " péril clérical " touche également l’armée dont les cadres sont souvent formés dans des "jésuitières". 

Pour favoriser l’avancement des républicains le général André, Ministre de la guerre de 1900 à 1904,  décide d’établir un fichier consignant les opinions politiques des officiers. Le secrétariat du Grand-Orient rédige des fiches sur les opinions religieuses et politiques des officiers : " Va à la Messe ", " Fait faire la première communion à son fils ", ... .

- En 1904 se produit la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican, en 1905 la séparation de l’Eglise et de l’Etat consacre une coupure douloureuse dans Ie peuple français.

Pourtant, malgré cela, à moins que ce ne soit à cause de cela, on verra durant la guerre de 14 se développer de façon assez exponentielle le culte au Sacré-Cœur, tant dans la vie civile (Paray le Monial, le Sacré-Cœur à Montmartre)  qu’au sein de l’armée.
 
J’en veux pour preuve cet élan spontané dès août 1914 qui se traduit, tant au front qu’à l’arrière, par la distribution de millions d’images, insignes, scapulaires que les combattants mettent à leurs capotes, à leurs képis, sur leurs bérets.

Le "Pèlerin" du 1er novembre 1914 certifie la distribution en deux mois de trois millions de carrés d’étoffe blanche imprimés en rouge du Sacré-Cœur .
L’œuvre des Insignes du Sacré-Cœur,19 quai Tilsitt à Lyon, distribue au cours de la Grande guerre: douze millions d’insignes, 1.529.000 fanions, 375.000 scapulaires,  32.425 drapeaux à l’effigie du  Sacré-Cœur.





Devant un tel phénomène, les préfets interdisent le port d’insignes avec un emblème et l’exhibition en public de drapeaux tricolores revêtus de l’emblème du Sacré-Cœur. Des personnes sont verbalisées.


Le ministre de la guerre: Paul Painlevé, interdit par circulaire le 7 juin 1914 la consécration des soldats au Sacré-Cœur et le 29 juillet le port extérieur d’insignes religieux sur les uniformes. 
Les soldats obéiront... en les portant en dessous.
Nous savons que malgré les ordres stricts, le général Foch consacrera en secret son régiment au Sacré-Cœur.(Voir notes en bas de page)

Le ciel pouvait-il rester sourd à tant de ferveurs, de prières? j'en viens donc à cette fameuse bataille de la Marne:

 Le 2 septembre le gouvernement quitte Paris pour Bordeaux. Les forces franco-britanniques perdent du terrain. Les Allemands sont à Senlis, à 45 km de la capitale, sûrs de leur victoire. Ils s’imaginent déjà être “ à Paris dans deux jours” lorsque soudain, tout change. 

 Le journal Le Courrier de la Manche fait le récit de ce retournement inespéré de la bataille de la Marne, retournement qui s'est produit entre le premier vendredi de septembre et l’octave de la Nativité de la Vierge Marie, du 5 au 8 septembre 1914.

“Voici un témoignage précis, de Madame Tripet-Nizery, veuve du Capitaine Tripet, mort au combat le 4 septembre 1916 : elle déclara qu’étant infirmière dans l’ambulance de l’École Polytechnique, de fin 1914 à juin 1916, elle y reçut un blessé qui avait participé à la bataille de la Marne du côté français ; il lui confia : « Quand nous avons eu l’ordre de repartir en avant, une femme en blanc, devant la tranchée, nous entraînait “».

Le même journal, publia le 8 janvier 1917 une lettre datée quant à elle du 3 janvier 1915.


« Un prêtre allemand, blessé et fait prisonnier à la bataille de la Marne, est mort dans une ambulance française où se trouvaient des religieuses. Il leur a dit : « Comme soldat, je devrais garder le silence ; comme prêtre, je crois devoir dire ce que j’ai vu. Pendant la bataille, nous étions surpris d’être refoulés car nous étions légion comparés aux Français, et nous comptions bien arriver à Paris.» Mais nous vîmes la Sainte Vierge toute habillée de blanc, avec une ceinture bleue, inclinée vers Paris… Elle nous tournait le dos et, de la main droite, semblait nous repousser. »

Deux officiers allemands, prisonniers et blessés, témoignèrent comme l’avait fait le prêtre mort le 3 janvier 1915.


« Si j'étais sur le front, je serais fusillé, car défense a été faite de raconter, sous peine de mort, ce que je vais vous dire : vous avez été étonnés de notre recul si subit quand nous sommes arrivés aux portes de Paris. Nous n'avons pas pu aller plus loin, une Vierge se tenait devant nous, les bras étendus, nous poussant chaque fois que nous avions l'ordre d'avancer. Pendant plusieurs jours nous ne savions pas si c'était une de vos saintes nationales, Geneviève ou Jeanne d'Arc. Après, nous avons compris que c'était la Sainte Vierge qui nous clouait sur place.

Le 8 septembre, Elle nous repoussa avec tant de force, que tous, comme un seul homme, nous nous sommes enfuis. Ce que je vous dis, vous l'entendrez sans doute redire plus tard, car nous sommes peut-être 100.000 hommes qui l'avons vue. »


Voici  un autre témoignage : il provient de deux autres officiers allemands blessés. Une infirmière bénévole les accompagne dans l’ambulance de la Croix Rouge française jusqu’à la salle de l’hôpital où ils allaient être soignés. 
Entrés là, ils aperçoivent une statue de la Vierge de Lourdes et l’un d’eux s’écrit : « Die Frau von der Marne ! » (Oh ! La Dame de la Marne !)
Son compagnon lui désigna l’infirmière afin qu’il se taise car elle les écoutait. Elle tenta, mais vainement, de les faire parler alors qu’elle leur prodiguait ses soins.


Ce récit en recoupe un autre, écrit par une religieuse qui soigne les blessés à Issy-les-Moulineaux: 
«C’était après la bataille de la Marne. Parmi les blessés soignés à l’ambulance d’Issy se trouvait un Allemand très grièvement atteint et jugé perdu. Grâce aux soins qui lui furent prodigués, il vécut encore plus d’un mois. Il était catholique et témoignait de grands sentiments de foi. Les infirmiers étaient tous prêtres. Il reçut les secours de la religion et ne savait comment témoigner sa gratitude.» Il disait souvent : 


« Je voudrais faire quelque chose pour vous remercier ».
Enfin, le jour où il reçut l’extrême-onction, il dit aux infirmiers :
" Vous m’avez soigné avec beaucoup de charité, je veux faire quelque chose pour vous en vous racontant ce qui n’est pas à notre avantage mais qui vous fera plaisir. Je payerai ainsi un peu ma dette. Si j’étais sur le front, je serais fusillé car défense a été faite d’en parler. » Et il parla de cette visite de la Vierge qui épouvanta les soldats allemands et provoqua leur fuite.



Dans une autre ambulance fut noté un témoignage semblable : un soldat allemand se mourait. Il avait été frappé par le dévouement parfait de la religieuse française qui le soignait. Il lui dit donc :
« - Ma sœur, c’est fini, bientôt je serai mort. Je voudrais vous remercier de m’avoir si bien soigné, moi un ennemi. Alors je vais vous dire une chose qui vous fera grand plaisir. En ce moment, nous avançons beaucoup en France mais, malgré tout, à la fin c’est votre pays qui gagnera.
- Comment le savez-vous ?
- À la bataille de la Marne, nous avons vu la Sainte Vierge nous repousser. Elle vous protège contre nous. Les officiers nous ont défendu, sous peine de mort, de parler de cette vision. Mais maintenant je suis fini. Quand je serai mort vous pourrez raconter la chose, pourvu que vous ne me nommiez pas » 

Il devait craindre des représailles contre sa famille.
« - Pendant plusieurs jours, toute notre division a vu devant elle, dans le ciel, une Dame blanche avec une ceinture bleue flottant et un voile blanc. Elle nous tournait le dos et nous effrayait beaucoup. Le 5 septembre 1914, nous avons reçu l’ordre d’avancer et nous avons essayé de le faire : mais la Dame a paru tellement éblouissante et nous repoussait de ses deux mains de façon si terrifiante que nous nous sommes tous enfuis. »


À Liège, juste après l’armistice, un soldat se confia à son hôtesse qui s’empressa de noter ses propos :

« - Oh ! dès le commencement de la guerre je savais bien qu’à la fin nous serions battus. Je peux bien vous dire ça car je sais bien que vous ne le répéterez pas à nos officiers. » L’ancienne interdiction tenait donc toujours. Il ajouta : 
« - À la première bataille de la Marne, nous avions devant nous, dans le ciel, une Dame blanche qui nous tournait le dos et nous repoussait de ses deux mains. Malgré nous, nous étions pris de panique, nous ne pouvions plus avancer. Trois de nos divisions au moins ont vu cette apparition. C’était sûrement la Sainte Vierge !
À un moment, Elle nous a tellement épouvantés que nous nous sommes tous enfuis, les officiers comme les autres. Seulement, le lendemain ils ont défendu d’en parler sous peine de mort : si toute l’armée l’avait su, elle aurait été démoralisée. Pour nous, nous n’avions plus le cœur à nous battre puisque Dieu était contre nous. C’était sûr qu’on allait à la mort pour rien mais il fallait bien marcher quand même. Nous ne pouvions pas faire autrement. C’est dur la guerre ! »


Pierre Le Moult , auteur d'une brochure "Miracle(s) de la Marne",  relate le témoignage suivant de Madame Bongar, épouse de l'ancien maire de 
Barcy, au sujet de sa mère en 1914. 
Comme toutes les jeunes filles de cette époque, celle-ci offrait ses services dans les hôpitaux où l'on recevaient des blessés militaires allemands  français et qui étaient renvoyés sur l'arrière, en l’occurrence dans la région de Saint Quentin en zone "occupée". Voici ce qu'elle racontait à sa fille: 


"- Les blessés allemands par centaine, disaient tous la même chose: " C'est incompréhensible... c'est la Sainte Vierge qui nous a repoussés. Nous l'avons vraiment vu et pourtant nous étions les plus forts. Nous étions les plus forts!
Nous étions en train d'écraser les lignes françaises, nous allions arriver sur Paris et brusquement ce fut la débâcle! Nous l'avons vu, elle, la Sainte Vierge. Était-ce une apparition, un délire? De la main elle nous repoussait et devant cette force surnaturelle, nous avons fui... on ne pouvait plus avancer!"



Voila les quelques témoignages que j'ai pu récolter. 
De tout cela les autorités civiles et militaires de l'époque n'en n'ont pas parlé. Mon grand-père qui était sur le front avait trouvé incompréhensible de voir les Allemands faire demi tour, alors qu'ils avaient l'avantage.

L’anticléricalisme forcené, les grandes tensions politiques et sociales qui existaient ces années là ne permettaient pas une étude approfondie de ce phénomène perçu comme trop religieux quand ce n'était pas considéré comme de la superstition.

Je serai curieuse de savoir ce que peuvent contenir les archives militaires allemandes...!
En France quelques  évêques tels Mgr Gibier et Mgr Tissier, parmi d’autres, évoquèrent en chaire le « miracle de la Marne » mais avec réserve. L’interdiction faite aux soldats allemands de parler de l’évènement sous peine du pire, empêchait toute enquête qui aurait permis d’établir un dossier précis.

Et vous? Quand pensez-vous?

En tant que croyante, je pense que si l'Etat et les autorités religieuses avaient de concert permis une consécration nationale au Sacré-Cœur, le cours de l'histoire auraient très probablement été différents. 




Notes sur le Maréchal Foch

Foch, élève des jésuites, connu pour sa foi et sa piété, son prestige militaire, n’a jamais livré le secret de sa consécration. Le chanoine Crépin écrit : «Il y a à Montmartre, depuis le 3 août, un précieux autographe qui reposera sous le pied du grand ostensoir pendant la durée de la guerre : consécration d’une partie de notre armée par l’un des ses chefs les plus qualifiés. Foch commande le 20 ème corps d’armée de Nancy, sous les ordres de Castelnau ; sa dévotion au Sacré-Cœur ne fait aucun doute, l’autographe a dû être envoyé par la poste."

Foch représente l’exemple type du soldat catholique. En 1918, Clemenceau arrive à l’improviste au quartier général de Bonbon (près de Melun) et demande le général. On lui répond qu’il est à la messe mais va être prévenu. Clémenceau répond : «Ne le dérangez pas, cela lui a trop bien réussi. J’attendrai ! »

Voici un autre texte concernant le Maréchal Foch, qui semble correspondre en date à la deuxième victoire de la Marne, proche de la fin de la guerre. Lui qui assistait tous les jours à la messe, devait bien certainement confier ses hommes à la Vierge et au Sacré-Cœur chaque jour.


L’abbé Paul Noyer, curé de Bonbon, écrit le 8 juillet 1918 une lettre à Foch : 

«Mon Généralissime, avant de quitter bientôt peut-être ma paroisse, veuillez, je vous prie, agenouillé devant une statue du Sacré-Cœur de Jésus, Roi de France, lui consacrer toutes vos armées françaises. Demandez-lui avec supplication une prochaine et décisive victoire et que la France reste triomphante tant et surtout par ses Traités que par ses glorieux succès. 
Veuillez agréer, mon Généralissime, les très humbles sentiments de votre serviteur entièrement dévoué, Paul Noyer, Curé de Bonbon. »

La lettre est remise le jour même.

Le 16 juillet, Foch rend visite au curé : «Monsieur le Curé, je viens vous remercier, j’ai fait tout ce que vous m’avez demandé et même plus. »
Le 17 octobre, Foch fait ses adieux à son curé, lui explique qu’il a consacré les armées au Sacré-Cœur,avec deux ou trois personnes devant la grande statue du Sacré-Cœur, près du maître-autel, au fond de l’église à droite.

Le 17 novembre 1918, le P.Perroy jésuite de l’Oeuvre de l’Insigne du Sacré-Cœur, du haut de la chaire de la cathédrale de Saint-Vincent de Chalon révèle :  
«A genoux devant le Sacré-Cœur, le Général Foch a demandé au Sacré-Cœur, en lui consacrant les armées dont il avait la charge : premièrement une victoire prompte et définitive, deuxièmement une paix glorieuse pour la France. »


Lors de sa visite à la cathédrale de Strasbourg (Novembre 1918?, lors de l'entrée des troupes du maréchal à Strasbourg?) le Maréchal Foch explique au chanoine Schenékelé : " Cette victoire, nous la devons à Dieu et c’est pour le remercier que je suis venu ici." : Le 15 juillet, la dernière attaque allemande en Champagne avait échouée et l’Allemagne avait perdu la guerre.

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Sources :
"Le Sacré-Cœur et la grande guerre" de Alain Denizot
Contre-info.com
Délit d'im@ges
Le Maréchal Foch et ICI
Wikipédia
Et quelques autres que vous m'excuserez de n'avoir pas notés.